La goutte d’eau qui déplaça un barrage

Dans une forêt du Morvan, une goutte d’eau nommée Cristaline dévale un ruisseau et s’émerveille de la nature environnante. Face à un barrage de feuilles mortes, Cristaline et ses compagnes s’unissent et, avec patience et persévérance, parviennent à le démanteler, poursuivant ainsi leur joyeux voyage.

- Article mis en ligne le -

Au cœur d’une forêt du Morvan, là où les arbres centenaires tissent une voûte de branches nues, vivait une petite goutte d’eau nommée Cristaline. Née d’une pluie d’automne, elle s’était jointe à d’autres pour former ce ruisseau joyeux, dévalant la pente avec une énergie communicative.

Cristaline aimait par-dessus tout son voyage à travers la nature. Chaque jour, elle découvrait de nouvelles merveilles : une feuille d’érable aux couleurs flamboyantes qui dansait à sa surface, une famille de champignons blottis sous un tapis de mousse, un écureuil curieux venu se désaltérer sur la rive. Elle se laissait porter par le courant, chantonnant une mélodie que seul le vent pouvait comprendre.

Un matin, son voyage la mena à un obstacle inattendu : un barrage de branches et de feuilles mortes, amassé là par les caprices de l’automne. Le ruisseau s’impatienta, les gouttes d’eau s’agitèrent, mais le barrage tenait bon. Cristaline, elle, n’avait pas peur. Elle se souvint des paroles de la vieille rivière qu’elle avait croisée plus tôt : "La patience et la douceur viennent à bout de tout."

Alors, avec ses compagnes, elle se mit à l’ouvrage. Doucement, patiemment, elles poussèrent, contournèrent, s’infiltrèrent à travers les interstices du barrage. Goutte après goutte, elles creusèrent leur chemin, emportant avec elles les feuilles et les brindilles. L’effort dura des heures, mais finalement, le barrage céda.

Le ruisseau, libéré, reprit sa course folle, plus fort et plus joyeux qu’avant. Cristaline, épuisée mais fière, continua son voyage, emportant avec elle le souvenir de cette victoire. Elle avait appris qu’ensemble, même les plus petites gouttes d’eau pouvaient déplacer des montagnes, et que la nature, avec sa force tranquille, finissait toujours par triompher. Elle continua alors a dévaler le versant en chantonnant une mélodie d’eau, de terre et de feuilles, une mélodie du Morvan.


par Laurent

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