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Le "Tacot du Morvan", une ligne de chemin de fer à voie étroite reliant Corbigny à Saulieu, a sillonné le cœur du Morvan de 1901 à 1939. Conçue pour désenclaver cette région montagneuse, elle a facilité le transport de marchandises et de voyageurs, marquant ainsi l’histoire locale. Bien que disparue depuis longtemps, son héritage subsiste à travers les vestiges de ses gares et son tracé, rappelant un passé où le "tacot" rythmait la vie du Morvan.
- Article mis en ligne le -La ligne de chemin de fer de Corbigny à Saulieu, affectueusement surnommée "le tacot du Morvan", était bien plus qu’un simple moyen de transport. En service de 1901 à 1939, cette ligne à voie étroite [1] de 80 km serpentait à travers les paysages vallonnés du Morvan, reliant la gare PLM de Corbigny dans la Nièvre à celle de Saulieu en Côte-d’Or. Son histoire, intimement liée à celle du Morvan, témoigne d’une époque révolue, marquée par le désenclavement progressif de cette région rurale.
L’idée d’un chemin de fer traversant le Morvan a germé à la fin du XIXe siècle, dans un contexte de développement des grands réseaux ferroviaires. Alors que les lignes principales, comme celle du PLM (Paris-Lyon-Méditerranée), contournaient le massif, les autorités locales ont perçu le besoin d’un réseau d’intérêt local pour désenclaver la région et la connecter au reste du pays.
Le choix d’une voie étroite (1 mètre d’écartement) pour la ligne Corbigny-Saulieu s’est imposé pour des raisons économiques et pratiques. Cette technique permettait de réduire considérablement les coûts de construction, notamment les terrassements et les ouvrages d’art, dans une région au relief accidenté comme le Morvan.
La ligne, concédée par le département à la Compagnie des Chemins de Fer de la Nièvre, a nécessité la construction de 25 gares et haltes. Ces infrastructures, souvent modestes, jalonnaient le parcours du tacot et rythmaient la vie des villages traversés. Elles servaient de points de collecte pour les marchandises et de lieux de rencontre pour les voyageurs.
Inauguré par tronçons entre 1901 et 1903, le tacot a rapidement trouvé sa place dans le paysage morvandiau. Quatre trains mixtes, composés de wagons de marchandises et de voitures de voyageurs de première et deuxième classe, assuraient la liaison quotidiennement dans chaque sens. Le trajet entre Corbigny et Saulieu, long de 80 km, durait environ quatre heures, à une vitesse moyenne de 20 km/h. Ce rythme lent, loin d’être un inconvénient, offrait aux voyageurs une manière paisible de découvrir les paysages grandioses du Morvan.
Le tacot a joué un rôle crucial dans le développement économique et social du Morvan pendant près de quatre décennies. Il a permis d’acheminer plus facilement les produits locaux, comme le bois, le granit et les produits agricoles, vers les marchés extérieurs. De même, le transport des personnes a été grandement facilité, favorisant les échanges commerciaux, les migrations et les liens familiaux.
Malgré son importance pour le Morvan, le tacot a dû faire face à la concurrence croissante du transport routier à partir des années 1930. L’amélioration des routes, le développement des automobiles et des camions, ainsi que la crise économique, ont eu raison de sa rentabilité. Malgré la résistance de certains habitants, le dernier voyage du tacot entre Corbigny et Saulieu a eu lieu le 15 mars 1939.
Aujourd’hui, le souvenir du tacot continue de vivre dans la mémoire collective du Morvan. De nombreuses gares, bien que reconverties, ont conservé leur charme d’antan. Le tracé de la ligne est encore perceptible par endroits, sous la forme de chemins, d’alignements d’arbres ou même de portions de routes. Quant au surnom affectueux de "tacot", il est resté attaché à la ligne Corbigny-Saulieu, symbole d’une époque révolue où le temps semblait s’écouler au rythme lent et régulier des trains à vapeur.
Si vous désirez retrouver une partie du trajet du Tacot, l’association Haies et Chemins d’Ouroux (voir le lien en dessous de l’article), a ouvert aux randonneurs et piétons la voie allant d’Ouroux à Montsauche. Au pont-tunnel avant la gare de Coeuzon en venant d’Ouroux, pour pourrez même vous croire un court instant conducteur d’une locomotive.
[1] Les chemins de fer à voie étroite sont des voies ferrées dont l’écartement des rails est inférieur à 1,435 mètre (4 pieds 8 pouces et demi), qui est le standard de la voie dite « normale ». Le principal intérêt de la voie étroite est de permettre des rayons de courbure restreints et, de fait, de mieux s’adapter au terrain. Cela la rend plus économique à construire et à exploiter que la voie normale : il y a moins besoin d’ouvrages d’art. S’adaptant mieux aux reliefs tourmentés, elle s’est imposée généralement dans les régions de montagne.
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