Ce podcast analyse la montée du populisme anti-écologique, illustrée par le retour de Trump à la présidence américaine et son rejet du Green New Deal. Cette opposition, alimentée par des crises économiques et énergétiques, se manifeste par des critiques des réglementations environnementales en Europe, notamment concernant le Pacte vert.
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Ce podcast est basé sur l’article "Le « backlash » contre la transition écologique, un nouveau levier du populisme" de Matthieu Goar et paru le 28/01/2025 dans le journal Le Monde. Il analyse cet article et présente les pistes pour contrer ce populisme contre l’écologie.
Mais tout d’abord voyons comment le populisme exploite le discours climatique. e populisme instrumentalise le discours climatique en exploitant les problèmes et les colères des citoyens pour les retourner contre les élites.
Cette stratégie se manifeste de plusieurs manières :
Opposition aux normes environnementales : Les populistes critiquent les réglementations et les normes environnementales, les présentant comme des contraintes imposées par les élites. Par exemple, le Rassemblement national (RN) en France a demandé la fin du pacte vert européen, le qualifiant de "plus grand plan de décroissance". De même, certains responsables politiques appellent à supprimer des organismes de protection de la biodiversité.
Défense d’un modèle de vie traditionnel : Certains populistes défendent un mode de vie traditionnel basé sur les énergies fossiles, comme le pétrole, et rejettent les politiques en faveur de la transition écologique, comme les véhicules électriques. Ils présentent ces politiques comme des atteintes à la liberté individuelle et aux choix des consommateurs. Par exemple, Donald Trump a promis d’utiliser le pétrole pour baisser les prix de l’énergie et a qualifié les politiques en faveur des véhicules électriques d’"obligation électrique".
Utilisation des frustrations économiques : Les populistes exploitent les difficultés économiques des classes moyennes et populaires pour les dresser contre la transition écologique. Ils mettent en avant les coûts potentiels de la transition, comme les amendes pour les industries qui ne respectent pas les normes ou les dépenses liées à la rénovation des logements et à l’achat de véhicules électriques. Ils présentent la transition comme une menace pour leur pouvoir d’achat et leur mode de vie.
Remise en question de la science : En s’opposant aux mesures basées sur la science, les populistes nient ou minimisent l’urgence climatique. Ils peuvent aussi discréditer les experts et les institutions qui soutiennent la transition écologique.
En résumé, le populisme instrumentalise le discours climatique en capitalisant sur le mécontentement social et en offrant des solutions simplistes qui s’opposent aux mesures de transition écologique. Ce faisant, les populistes s’assurent du soutien d’une partie de la population qui se sent lésée par ces mesures et font de l’écologie un enjeu de conflit politique. Cette approche peut freiner la mise en œuvre de politiques environnementales nécessaires pour lutter contre le changement climatique.
Maintenant intéressons -nous au critiques européennes envers le Pact vert. En effet, plusieurs critiques ont été formulées à l’encontre du Pacte vert européen, tant par des acteurs politiques que par des acteurs économiques.
Ces critiques s’articulent autour de plusieurs axes :
Fardeau réglementaire : De nombreux acteurs économiques, notamment dans le secteur de la chimie, dénoncent le poids des réglementations européennes qu’ils jugent excessif et insupportable. Le Pacte vert est perçu comme un ensemble de contraintes qui freinent la compétitivité des entreprises européennes. Un dirigeant du secteur de la chimie affirme que la réglementation européenne représente un total de 14 000 pages, soulignant l’ampleur du fardeau.
Impact sur la compétitivité : Certains acteurs économiques craignent que l’agenda vert de l’UE ne protège pas suffisamment les industries européennes, notamment dans le secteur des énergies renouvelables. Ils estiment que les réglementations environnementales, imposées par le Pacte vert, augmentent les coûts de production et rendent les entreprises européennes moins compétitives face à d’autres pays, comme les États-Unis, qui réduisent leurs réglementations.
Risque de décroissance économique : Le Pacte vert est parfois qualifié de "plan de décroissance" par certains acteurs politiques. Ceux-ci estiment que les mesures qu’il impose, comme la fin de la vente des voitures à moteur thermique en 2035, auront un impact négatif sur la croissance économique et sur le pouvoir d’achat des citoyens.
Critiques politiques : Des partis politiques, comme le Rassemblement national (RN) en France, demandent la fin du Pacte vert. Ces partis considèrent que le pacte est un frein à la croissance et un exemple de réglementation excessive.
Opposition à la transition écologique : L’opposition à la transition écologique devient massive, avec un Parti populaire européen contaminé par l’extrême droite sur ces sujets. Une partie du Sénat en France s’oppose également à la transition dans l’agriculture. La crise agricole a ouvert un débat sur les normes et réglementations environnementales
En outre, la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine et l’inflation ont temporairement ralenti l’avancée des textes du Pacte vert.
On finira en s’intéressant aux conséquences géopolitiques de la stratégie énergétique américaine. Ainsi, La stratégie énergétique américaine, axée sur l’exploitation des énergies fossiles et le suprématisme énergétique, a des conséquences géopolitiques importantes. Cette stratégie, réactivée par Donald Trump, pourrait avoir un impact significatif sur l’Europe et le reste du monde.
Voici quelques conséquences géopolitiques potentielles :
Dépendance européenne aux énergies fossiles américaines : La stratégie américaine vise à exporter son énergie, notamment le gaz naturel liquéfié, vers l’Europe. Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, a demandé à Donald Trump de garantir l’approvisionnement de l’Europe en gaz. Cette démarche pourrait créer une dépendance accrue de l’Europe vis-à-vis des États-Unis pour son approvisionnement en énergie fossile.
Remise en question de la transition écologique européenne : La réduction des réglementations aux États-Unis incite certains acteurs économiques européens à demander une approche similaire en Europe. L’agenda vert de l’UE est critiqué par certains patrons qui estiment qu’il ne protège pas les industries européennes, notamment dans le secteur des énergies renouvelables. Cela pourrait freiner la transition énergétique en Europe.
Diffusion du climatoscepticisme : La stratégie de Donald Trump pourrait encourager d’autres pays à adopter une approche similaire, en privilégiant les énergies fossiles et en limitant les politiques environnementales. Cela pourrait diffuser le climatoscepticisme et freiner les efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.
Défis pour la souveraineté européenne : La dépendance énergétique vis-à-vis des États-Unis pourrait compromettre la souveraineté européenne. Pour certains experts, le retour de Trump devrait inciter l’UE à renforcer sa transition énergétique afin de ne pas devenir dépendante des énergies fossiles américaines. Il s’agit d’une "question de souveraineté" pour l’Europe.
Changement du paysage géopolitique : La stratégie énergétique américaine, si elle réussit, pourrait servir de modèle pour d’autres pays et redessiner le paysage géopolitique mondial dans le mauvais sens pour le climat.
Pression accrue sur l’UE : La stratégie énergétique américaine met l’Union Européenne sous pression. L’UE doit décider si elle va continuer sur sa trajectoire de transition écologique ou si elle va céder aux sirènes du modèle américain axé sur les énergies fossiles..
Tensions commerciales La politique protectionniste de Trump et ses politiques énergétiques pourraient créer de tensions commerciales avec l’Europe. La volonté de Trump de "faire baisser les prix" de l’énergie en utilisant "l’or liquide sous nos pieds" pourrait nuire aux industries européennes.
Renforcement des divisions politiques : La réaction hostile des franges conservatrices à l’agenda environnemental pourrait accentuer les divisions politiques en Europe et au-delà. Le populisme et l’extrême droite, qui exploitent les colères et les frustrations liées à la transition écologique, peuvent gagner du terrain.
En somme, la stratégie énergétique américaine a des conséquences géopolitiques importantes. Elle pourrait renforcer la dépendance de l’Europe aux énergies fossiles, freiner la transition énergétique, diffuser le climatoscepticisme et créer des tensions commerciales. L’UE se trouve à un tournant et doit décider comment réagir face à cette stratégie américaine.
Le "Tacot du Morvan", une ligne de chemin de fer à voie étroite reliant Corbigny à Saulieu, a sillonné le cœur du Morvan de 1901 à 1939. Conçue pour désenclaver cette région montagneuse, elle a facilité le transport de marchandises et de voyageurs, marquant ainsi l’histoire locale. Bien que disparue depuis longtemps, son héritage subsiste à travers les vestiges de ses gares et son tracé, rappelant un passé où le "tacot" rythmait la vie du Morvan.